Fuite.

La violoniste venait de descendre.
Erylis regarda par la fenêtre. Il n'y avait pas une minute à perdre. Il y avait tout plein de Sœurs dans le village, qui la cherchaient. Elle les entendait crier "Trouvez-moi cette diablesse!" Et d'autres imprécations de ce genre... Elle courut dans le grenier, dénicha du papier, et un crayon, et écrivit un mot à la jeune fille:
Après un moment d'hésitation, elle récupéra le pain et le fromage que la fille avait laissés là. Elle caressa le violon du bout des doigts, se demandant comment des sons aussi jolis pouvaient sortir de ce bois taillé. Elle reprit ses esprits et revint à l'instant présent. Il fallait qu'elle parte...
Elle ouvrit la petite fenêtre et se faufila à l'extérieur. Forcément, des Sœurs la virent et coururent vers elle. Erylis monta sur le toit, sauta sur un arbre proche, descendit et courut vers la clôture, vers la forêt, vers son refuge... Les Gardiens se lancèrent à sa poursuite et ils réussirent presque à la rattraper. Mais elle remonta dans un arbre qui était au bord de la clôture, et se laissa tomber de l'autre côté, du côté des Damnés. Ses poursuivants lui crièrent de revenir, qu'ils ne lui voulaient aucun mal, qu'il ne fallait pas qu'elle reste là, que c'était dangereux, qu'elle se ferait infecter... Des Damnés arrivèrent derrière Erylis, qui ne les voyait pas. Les Gardiens voulurent la prévenir, mais trop tard. Ils passèrent près d'elle sans paraître la remarquer et s'agrippèrent aux clôtures en commençant leur concert de gémissements. Erylis n'avait pas bougé d'un poil. Elle, elle ne craignait rien. Elle sourit aux Gardiens qui la regardaient, éberlués, leur fit un signe de la main, et s'en alla en courant. Quand elle s'arrêta, elle était toujours devant la clôture, mais assez loin de là où elle était pour ne pas qu'on vienne la chercher. Elle regarda autour d'elle. Par-ci par-là, elle voyait quelques silhouettes immobiles, qui attendaient que de la chair fraîche s'offre à eux. Visiblement, Erylis ne les intéressait pas. Tant mieux. Elles avait assez d'ennemis. Elle repensa à la jeune fille blonde et se demanda ce qu'elle faisait, si elle avait trouvé le mot, si elle s'inquiétait pour elle,....
Elle continua à marcher le long de la clôture, sans but précis, regardant les champs, les maisons de l'autre côté...

"Qui es-tu?" Qui elle était? Haha... Elle ne le savait même pas, elle-même...
Le jeune homme l'interrogeait du regard. Elle le regarda, et haussa les épaules. Elle en avait marre qu'on lui pose des questions, elle ne savait pratiquement rien sur elle. Soudain, elle entendit un bruit de branche cassée derrière elle. Trois Damnés, attirés par le garçon, étaient sortis de leur hibernation. Ils se mirent à tirer sur le grillage en gémissant. Le jeune homme s'était figé. Il regardait les Damnés avec une pointe d'appréhension, et Erylis ne réussit pas à capter son attention.
Elle prit une longue branche (elle refusait de toucher les Damnés) et poussa les zombies. Le jeune homme la regarda. Il avait l'air de ne pas en croire ses yeux. Erylis lui fit signe de partir. Il allait la faire repérer par les Sœurs. De toute façon, elle ne pouvait pas rester là. En effet, elle voyait une silhouette féminine - qui pouvait très bien être une Sœur - venir vers eux.
Elle sauta dans un arbre, et se mit à se déplacer comme ça, d'arbre en arbre, laissant le garçon décontenancé derrière elle. Elle préférait se déplacer quand elle était en hauteur, elle ne se sentait pas très en sécurité, au sol, avec tous ces Damnés... Quand à cette odeur de mort, elle imprégnait la forêt... Elle entendit des voix derrière elle. La Sœur devait l'exhorter à revenir... Mais elle n'avait pas envie d'aller avec ces fanatiques de la religion... Elle se percha en haut d'un arbre et observa ce qui se passait de l'autre côté.

Angéline Mozart - Salieri

Une seconde rencontre...

Alors qu'elle remontait dans le grenier, Angéline entendit un grincement sur le plancher de l'étage, puis les cris des Soeurs et des Gardiens dans le village. C'est alors qu'elle comprit, la jeune fille, Erylis était repartit, d'une manière aussi étrange qu'elle était entrée. La jeune blonde monta tout de même jusqu'au grenier. Elle y vit une feuille de papier chiffonée et le panier sur lequel était la nourriture vide. Angéline sourit. Rien que de penser qu'une si jeune fille pouvait causer de si gros problème l'amusa. Elle lut la phrase inscrite sur la feuille de papier à voix haute. Horrifiée à l'idée de savoir qu'une humaine était dans la forêt, la prodige ramassa son violon et dévala les escaliers et sortit de la petite batisse de bois. Elle inspira profondément sa première bouffée d'air frais de la matinée et courrut vers la frontière.

En arrivant, Angéline vit Erylis sauter de la clotûre, elle voulut courrir vers elle, mais un jeune homme arriva avant. Térrifiée, Angéline ferma les yeux : des Damnés s'approchaient d'Erylis, qui était, malheureusement, de leur côté de la grille ! Elle fut étonnée et heureuse de voir que l'étrangère n'interréssé pas les zombies, mais le garçon oui...

Le garçon redéscendit et alla s'assoir dans une ruelle, étroite. Angéline s'en approcha. En la voyant arriver, le garçon sursauta...

[C'est un peu court, et puis désolée si je dis qu'Angéline est surprise, et puis je trouve que James aime bien demander "qui es-tu ?" x)]

Angéline était surprise de la réplique du jeune homme. Mais elle ne broncha pas. Lorsque l'inconnu lui demanda qui elle était, elle ouvrit de grand yeux interrogateurs. Comment ?! Ce personnage ne me connait pas ?! se dit-elle en son fort interrieur. Tout le village la connait pourtant : A ses 11 ans elle avait présenté son premier opéra dans le village !!! Finalement, elle fit la révérance et dit :

" Je suis Angéline Mozart - Salieri, petite fille de Wolfgang Amadeus Mozart et Antonio Salieri. Je suis surprise que vous ne me connaissiez pas... "

Avec une pointe de prétention et de fièretée elle s'assit à côté de lui et repoussa une mèche de cheveux.

" Je suis à la recherche d'une jeune étrangère... Ne l'auriez-vous pas aperçut par hazart ? "

Biensur elle savait très bien où Erylis se trouvait : Du mauvais côté de la clotûre... Elle posa son violon sur ses genous et caressa lentement les cordes qui émirent un son magnifique...

[ Ce n'est pas grave ^-^, c'est moi qui devrait m'excuser pour le peu de mots que j'ai écrit U-U... ]

Erylis partit. Elle en avait marre de fuir les Sœurs. Marre de fuir, fuir, fuir, toujours fuir... Elle voudrait trouver un village, un village sans Sœurs, un village où elle ne serait pas rejetée. Elle continua son chemin, longeant la clôture. Elle arriva à un endroit où il n'y avait aucune Sœur. Elle s'assit, et souffla un peu. Il faisait assez chaud, c'était la fin de l'après-midi, et elle était fatiguée de courir et de sauter, les Sœurs aux trousses. Elle repensa à toutes ses rencontres. Pour commencer, une mauvaise rencontre. Les Sœurs, la cathédrale... Puis, le chat qui était sur le toit de l'église. Il y avait aussi la jolie musicienne. Elle repensa à elle, un peu triste de l'avoir quittée si brusquement. Elle se promit de retourner la voir, quand les Sœurs seraient retournées dans leur Cathédrale. Aussi, il y avait ce type, qui n'arrêtait pas de se recoiffer et qui portait des vêtements noirs. Elle l'avait à peine regardé. Il avait posé la question de trop, et elle s'était enfuie, énervée. Une envie la prit. L'envie d'aller dans le village, de voler des provisions, et de partir dans la forêt à la recherche d'un autre village. Mais pourquoi les gens ne la traiteraient pas comme ceux d'ici? Après tout, elle était différente d'eux, d'après ce qu'elle avait pu comprendre. Elle n'attirait pas les Damnés... "Damnés"... Ce monde était vraiment trop religieux pour elle.
Soudain, le chat noir qu'elle avait vu la veille surgit en courant, un jeune homme à ses trousses, interrompant les pensées d'Erylis. Elle se leva alors et regarda ce qui se passait, prête à intervenir...